Connaissance de soi

L’hypersensibilité, un mot qui fait écho aux maux de notre environnement…

Le 13 janvier est depuis peu la journée de l’hypersensibilité, et nous le devons au psychanalyste et auteur Saverio Tomasella dont les livres m’ont beaucoup aidé. Contrairement à une idée reçue, l’hypersensibilité ne se résume pas à être ‘trop susceptible’ et n’est en aucun cas une pathologie ou une mauvaise gestion de ses émotions mais un trait de personnalité comportant des aspects postifs et également des aspects problématiques au quotidien.

Les sensations

Vous êtes-vous jamais senti en permanence ‘sur le fil’ émotionnellement, comme une éponge absorbant les maux de votre entourage ou environnement bien malgré vous, la sensation que les particules de l’air vous transpercent, q’une pièce dans laquelle vous entrez est envahie d’ondes négatives vous infiltrant, c’est bien cela “l’hypersensibilité” ! Selon une étude de la psychologue Elan Aron, nous représentons environ 20% de la population.

Lorsque j’ai enfin été capable de mettre un terme sur ces sensations multiples qui me pénétrent depuis des décennies, cela a été un vrai soulagement. Et mieux encore, je n’étais pas seule ni anormale, car le jugement des autres envers votre ‘hypersensibilité’ est rarement réconfortant. Ces phrases vous font-elles écho ? “Tu es bien trop sensible”, “Il faut que tu apprennnes à prendre du recul”, “Il faut que tu t’endurcisses”, “Sois moins sensible, je te dis ça pour ton bien”, “Mais pourquoi cela te touche autant, cela ne te concerne pas”, et j’en passe. Seulement voilà, s’il existe des techniques afin de gérer l’impact de nos émotions au quotidien, il n’en reste pas moins qu’elles sont bien là et souvent perçues comme une fragilité voulue de notre part.

Les distinctions

Il est également important de faire une distinction parmi les “hypersensibles”, nous ne sommes pas tous bienvaillants. Il ne s’agit pas d’un terme à signification binaire, d’un côté les bons, de l’autre les méchants. Non, ce label définit une catégorie de personnes éprouvant ce type de sensations intenses avec des conséquences souvent identiques : la gêne provoquée par une lumière trop puissante, un bruit trop fracassant, des images trop violentes selon la limite émotionnelle de l’hypersensible, la souffrance d’autrui réelle ou cinématographiée ressentie dans ses propres tripes.

Des atouts humains certes mais également conflictuels dans la vie de tous les jours. Il est alors indispensable d’apprendre à se connaître afin d’en comprendre les déclencheurs et de mieux gérer son énergie émotionnelle, soit par le biais d’une thérapie soit par une analyse approfondie de soi-même et d’un vrai questionnement.

Les hypersensibles ont beaucoup de mal à lâcher prise, ont une très forte tendance à être perfectionnistes conduisant ainsi à un vif épuisement et la nécessité de recharger son intérieur. La nature et le besoin de s’isoler par période constituent des aides cruciales à leur bien-être. Pour ma part, je suis très énergique et sociable, mais il est primordial que je cale des moments de solitude, d’osmose avec la nature, les animaux, l’élégance de mon lieu de vie, les tableaux qui m’entourent. Je me ressource ainsi. Il est vrai que l’esthétisme et l’art jouent un rôle capital dans ma vie qui s’est transformé en vraie nécessité. Les hypersensibles ne concernent donc pas uniquement les introvertis ; vous pouvez très bien être extraverti et hypersensible, aucune incompatibilité en ce sens. De même, les introvertis ne représentent pas l’ensemble des hypersensibles.

Le travail sur soi

J’ai également appris grâce à mes études en psychanalyse à Londres et à ma propre thérapie à connaître et respecter — car il s’agit bien de cela, accepter ce que l’on est avec toutes ses facettes — mes limites émotionnelles, que ce soit dans une discussion, en regardant un film, dans une pièce considérée comme ‘infestée’ de parasites selon mon propre seuil de tolérance. Les “hypersensibles empathiques” font office de véritables proies aux narcissiques et pervers narcissiques; il est donc capital de reconnaître ses failles et de savoir mettre les bonnes barrières au bon moment afin de se respecter et d’être fidèle à soi-même. Une meilleure connaissance de soi et des autres, sans tomber dans des schémas étriqués forts de jugements hâtifs, représentent les meilleurs moyens de gérer ce trait de personnalité inné.

Ainsi, l’hypersensiilté n’est en aucun cas une tare et peut même s’avérer être un vrai don selon l’utilisation que l’on en fait, en dépit des perturbations qu’elle provoque nécessairement dans notre vie de tous les jours. Il serait d’ailleurs bon que les dictionnaires changent sa définition, lourde de jugement et d’incompréhension. A méditer…


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *