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Le pouvoir de guérison de nos 4 pattes

Nous recherchons tous l’amour inconditionnel et il nous semble si difficile à trouver. Quelle est la première image qui vous vient à l’esprit si je vous dis ‘amour inconditionnel’ ? Un parent, un proche, un moment spécial de votre vie ? Cette image qui surgit dans votre esprit est très certainement liée à une personne ou à un moment dénué de jugements où vous vous êtes senti entièrement accepté et aimé.

Cette image peut aussi être un animal ! Depuis de nombreuses années, les scientifiques publient des études selon lesquelles la Thérapie assistée par l’animal (Animal-Assisted Therapy, AAT) s’avère un antidote qui a fait ses preuves contre la dépression et l’anxiété. Avoir et aimer sainement son animal nous aide à vivre mieux durablement, plus longtemps tout en étant plus heureux !

Les animaux domestiques apaisent également la douleur émotionnelle des personnes souffrant d’Alzheimer et les enfants autistes. Ils permettent aussi à tous les enfants de comprendre les notions de responsabilité et attention. Quant aux seniors, leur compagnie est d’une valeur inestimable. Alors, comment la Thérapie assistée par l’animal est devenue si courante dans le monde, tout particulièrement dans les cultures anglo-saxonnes ?

Un soupcon d’Histoire

Tout a commencé dans la Grèce antique. Les chevaux ‘soignaient’ les malades sévères en leur offrant leur compagnie. Il semblerait que les animaux domestiques furent utilisés à des fins thérapeutiques pour la toute première fois en Belgique au Moyen-Age. Les personnes handicapées qui travaillaient alors dans les fermes étaient soignées avec l’aide des animaux de la ferme.

En Angleterre, c’est en 1772 qu’un psychologue décide d’utiliser ses propres animaux pour aider ses patients. Et c’est à Washington aux Etats-Unis que le premier chien fut tout d’abord utilisé dans les hôpitaux en 1919 afin de soigner les dépressions et la schizophrénie des victimes de la Première guerre mondiale.

Au cours du XIXe siècle, Florence Nightingale, aujourd’hui très célèbre car elle est la pionnière des soins infirmiers modernes, avait pour habitude de recommander à ses patients de prendre soin d’animaux domestiques de petite taille. L’idée lui est venue suite à un événement traumatisant alors qu’elle n’avait que 17 ans. Un chien de berger avait été maltraité et blessé par des enfants du village qui lui avaient jeté des pierres. Le propriétaire de l’animal pensait que son chien était trop blessé et s’apprêtait à l’euthanasier. Florence Nightingale s’insurge et lui demande de repousser l’échéance. La patte du chien était sévèrement touchée mais pas cassée et elle put le sauver ! C’est ainsi que sa carrière d’infirmière a débuté.

Sigmund Freud utilisait également son chien dans sa pratique. Freud pensait que son chien Jofi pouvait comprendre les états émotionnels de ses patients et était donc un parfait récepteur d’émotions capable de lire les personnes. De plus, son chien apaisait ses patients. Freud se plaisait aussi à dire que Jofi avait un talent tout particulier fort utile : celui de signifier quand la séance était finie. Elle se levait et dirigeait le patient vers la porte, le message était clair !

Dans les années 60, le Dr. Boris Levinson remarqua par accident qu’un de ses patients souffrant d’un retard mental se mit à interagir avec son chien Jingles lorsque celui-ci quitta la pièce. Le Dr Levinson comprit ainsi les effets positifs des chiens sur les personnes souffrant de retard mental. Il a par la suite développé la ‘pet-oriented child psychotherapy’, soit ‘la relation enfant-animal dans une psychothérapie’. Il est considéré comme le fondateur de la thérapie assistée par l’animal pour de nombreux cliniciens.

Dr Samuel Carson, un psychiatre, a également réalisé par accident les effets positifs liés à la présence de chiens lorsqu’un de ses patients quasi-autiste lui a demandé de les voir. Après avoir accepté, l’enfant se mit à communiquer bien plus aisément, une vraie percée dans ses recherches !

Enfin, aux Etats-Unis en 1977, un psychiatre et quelques vétérinaires décident de créer une organisation à but non lucratif, the Delta Foundation, devenue the Delta Society en 1981 puis Pet Partners en 2012.

Un nouvel aveninr s’offre aux animaux domestiques au grand bonheur de la santé mentale des enfants et adultes.

Quels sont les bénéfices de l’AAT

La thérapie assistée par l’animal a maintenant fait ses preuves dans les quatre domaines suivants :

  • Autisme
  • Problèmes médicaux bénins et sévères
  • Troubles du comportement
  • Bien-être émotionnel

Il est également important de noter que le l’environnement où se déroule ce type de séances joue un rôle majeur. Si l’individu ne fait qu’observer l’animal, le stress ou/et anxiété diminue de façon considérable, soit un impact déjà positif sur la santé psychologique de l’individu et sur ses réponses physiologiques. Si cette même personne touche ou joue avec l’animal, les bénéfices sont alors probants.

En 2003, le psychologue accrédité Dr Aubrey H. Fine a suggéré une liste de domaines où l’AAT est particulièrement efficace :

  • Les prisons et les centres de détention pour mineurs
  • Les victimes d’abus sexuels et émotionnels
  • Les écoles
  • Les centres pour les individus présentant d’importants troubles du comportement
  • Les hôpitaux et tout programme pour les personnes vivant avec le VIH
  • Les programme de soins palliatifs
  • Les centres et programmes pour les seniors

La thérapie assistée par le cheval, Equine-Assisted Psychotherapy (EAP), offre un atout non négligeable car cette forme de thérapie amène les patients à l’extérieur. Ils peuvent ainsi utiliser tous leurs sens tout en exprimant leurs difficultés émotionnelles. Pour certains individus, cet environnement peut également sembler moins intimidant qu’une salle de thérapie fermée ou une clinique. Notons que les thérapies à l’extérieur et en pleine nature prennent de l’essor dans les pays anglo-saxons ces dernières années.

La thérapie assistée par l’animal permet aussi de développer une prise de conscience sur ses émotions et la manière de les exprimer, de mettre en confiance, de donner de l’assurance et développe l’empathie ainsi que la capacité à résooudre des problèmes.

J’imagine que vous avez tous entendu parler de Peyo, ce cheval merveilleux qui est autorisé à rendre visite aux patients dans les hôpitaux et les persosnnes dans les maisons de retraite deux fois par mois à Dijon en France. Il peut marcher où bon lui semble et il choisit ses patients, le plus souvent des personnes mourantes ou très gravement malades. Les résultats sont spectaculaires ! Les individus qui ne voulaient plus parler, manger, interagir, se lever , ont commencé à reprendre vie.

L’avenir, c’est certain

J’ai pu constater les bienfaits des animaux domestiques sur le cancer en travaillant avec Marie Curie Cancer Care à Londres où j’aidais psychologiquement et émotionnellement les malades en fin de vie chez eux. Dans ma vie personnelle également où de nombreux membres de ma famille sont décédés du cancer. Beaucoup d’études ont maintenant prouvé les bénéfices de la thérapie assistée par l’animal qui peut être utilisée en complément de formes de thérapie dites conventionnelles, que ce soit les thérapies conversationnelles ou cognitives-comportementales.

L’AAT permet également d’offrir l’indépendance nécessaire aux personnes souffrant d’handicaps moteurs. Il a été prouvé que les chevaux, chiens, chats, ânes et dauphins aident à soigner les paralysies cérébrales, l’autisme et les difficultés d’apprentissage, pour nommer que ces derniers.



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